vendredi 9 janvier 2009

La petite peste !

Quelle est délicieuse ce poison ou plutôt quel délicieux poison.
Elle est souvent petite de taille et grande de caractère, ses fesses sont deux melons pas mûrs, fermes comme du granit, vous l'aurez compris. Elle est fine, mais sa poitrine petite, moyenne ou imposante est toujours mise en avant avec arrogance, se détache de son corps frêle comme deux couteaux prêts au combat qu'il soit celui de la rixe ou de l'amour charnel. Elle ne fait d'ailleurs que peu de distinction entre les deux tant elle aime avec rage et hait avec passion. Ses yeux toujours qu'ils soient moqueurs ou rageurs sont mobiles, beaucoup plus mobiles que toutes les autres paires d'yeux, c'est qu'elle cherche de la vie, de l'excès de vie à l'extérieur, jamais en soi et elle a raison.
Elle est blonde, brune, rousse, son regard est azuré, anisé, automnal, ce n'est pas ce qui importe, car toujours elle est la féminité, la vraie.
Par chance et aussi malheur, elle vous aime et vous découvrez que vous n'aviez jamais été épris avant elle, même par l'autre peste qui la précédait. Les sages, les raisonnables, les glamours vous deviennent détestables, vous vous souvenez de l'ennui qu'elles vous généraient. Celle-ci, vous ne pouvez la suivre, être aussi dynamique, spontané, exubérant, en souffrance, joyeux qu'elle. Dès votre rencontre, vous savez qu'elle va vous quitter, qu'elle sera impitoyable lors de la rupture, que vous en vous en consolerez jamais tout à fait.
Elle, seule, a le pouvoir de vous rendre jaloux et elle ne s'en prive pas; par elle, seule, vous subissez à votre tour des crises de jalousie qui vous ravissent et vous laissent les nerfs tordus en même temps. Elle fait des scandales au restaurant et vous la détestez, mais elle pleure et se déteste avec tant de volupté, puis se rachette avec tant de pugnacité que vous finissez par chérir son esclandre qui vous laissa pourtant honteux le sol s'ouvrant sous vos pieds au milieu des tablées voisines et moqueuses.
Il y a de ces nuits où elle vous abreuve de tous ces maux dont elle vous rend responsable, vous cherche querelle en vain pour vous dire au petit matin, mais que c'est vous qui n'avez cessé, sa mauvaise foi vous laisse alors à l'agonie, épuisé. Elle est difficile, pénible à souhait, aime la bagarre, déteste votre silence, fuit le vide, brise votre sérénité de contemplatif, mais c'est une grande amoureuse et vous rembourse par mille tendresses la colère qu'elle vous suscite.


Elle est l'amour, vous fait l'amour comme pas une autre n'en est capable, elle jouit plus, vous donne plus d'affection, vous prend tout entier dans une fusion qui vous met hors du monde, de la conscience.

Vous voudrez la quitter souvent, vous êtes si différents, vous n'en aurez jamais la force. Vous voudrez la garder toujours et ce ne sera pas possible, vous le savez. Un jour, elle vous oubliera aussi rapidement qu'elle vous a adoré, c'est un autre qui partagera ses cris, ses constants chagrins et plaisirs, son hystérie au delà du simple maladif et votre quotidien s'échouera, survivra plus encore que quand elle ne vous ne l'avez pas encore apportée.

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