samedi 6 juin 2009

Daniel Cohn- Bendit, mais innocent tout de même.

Je n'aime pas Daniel Cohn-Bendit, non par grief personnel, nous ne nous connaissons pas. Mais pour Mai Soixante-Huit, ses positions trotskistes, son attachement profond à l'Union Européenne. Si je comprends et approuve la réponse cinglante que lui fit Marine Le Pen lors d'un débat chez la femme de l'ami de ce dernier : Christine Okrent suite à une provocation sur les tortures jamais prouvées en Algérie à savoir : "Jean-Marie Le Pen ne se fait pas tripoter la braguette par des gamins", ce n'est pas le cas pour l'attaque du même acabit que se permit François Bayrou. Moins encore le déchaînement taxant le libéral libertaire de pédophilie sur les net. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas dans le même contexte. Une femme fatiguée des diffamations faites sur son père et un stratège politique n'ont pas la même inuento et l'intention prime dans ce type de propos. Ensuite parce que je ne crois pas Daniel Cohn Bendit pédophile. Il était lui même adolescent donc pas encore adulte lorsque moniteur de colonie de vacances, il laissa des enfants toucher son sexe et ce n'est pas anodin de le rappeler. Un jeune homme roux, gros, à la peau rose probablement encore puceau ne devait pas avoir une file d'attente de jeunes filles amoureuses devant sa chambre; de la sexualité, il ne connaissait, il est à parier, que la frustration et l'onanisme. C'est que l'éternel ado n'est plus tout jeune et à la sortie de la guerre, la sexualité, sans être absente, n'était pas aussi facile d'accès que dans les années quatre-vingt; en étant aussi disgracieux, séduire devait sembler hors de portée, il a voulu découvrir. Je ne défends pas ici, l' homme politique dont la légitimité porte à caution, mais l'adolescent, pas encore dans la responsabilité et le vécu de l'adulte. Lorsqu'il a fait ces révélations dans un livre, il était dans une période où il était de bon ton de se mettre à nu_ il serait difficile de trouver meilleure expression en l'occurrence_ et il fut honnête, dans le type d'honnêteté du moment, ce qui était aussi une façon de faire sa pub de provocateur, de briseurs de tabous si prisée encore de nos jours. Comme il me semble juste de combattre (le verbe n'est pas trop fort) avec toute volonté disponible les idéologies politiques du monsieur, il me semble important de ne pas le réduire au pédophile qu'il n'est pas. Bien sûr, le bonhomme a usé et abusé du discrédit, de l'opprobre, de la diabolisation et se prend un retour de vague qui ferait facilement plaisir, mais c'est un honneur que de ne pas sombrer dans cette malhonnêteté intellectuelle, plus encore parce qu'il s'agit de Daniel Cohn- Bendit.

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