mardi 26 février 2008

Mon fils !

Tu ne plieras pas l'échine, je veux que tu quittes ce no man's land, cette cité pourrie, cette sous- République abandonnée à la barbarie. Je ne veux pas que tu deviennes un voyou, ni une victime et ici il n'y a pas de place pour d'autres rôles. Tu es blanc comme ton père et ta mère, ce n'est ni une honte, ni une fierté et tu n'as pas à payer pour ce dont tu n'es pas coupable. Que tu ne sois pas raciste est la moindre des humanités, rien ne justifie que tu sois victime de celui des autres.
Je ne veux pas de la charia, des coutumes du bled pour toi, elles ne me conviennent pas et ne t'iront pas non plus, tu as déjà le mauvais caractère de ton père, son esprit contradicteur, moqueur et libre. Je ne te vois pas avancer la tête basse, ne pas répondre aux agressions, devoir subir le jeu de ces petits messieurs qui bloquent la route pour le plaisir de faire chier les gens actifs. Tu ne peux pas compter sur la politique, la justice et la police de ton pays, aussi je vais cesser d'être écrivain à temps complet pour décrocher un CDI de n'importe quoi dans n'importe quoi tant que ce soit au bord de la mer, dans un petit village avec une école à l'ancienne où on écoute encore le professeur, loin, loin, loin de cette cité qui fait le bonheur des bobos antiracistes déconnectés qui n'y vivent pas, des politiques et industriels qui rêvent d'une France tiers mondiste si bonne pour les affaires, de ces sociologues menteurs, des islamistes qui vivent leur espoir de conquête religieuse, des voyous qui peuvent dealer, racketter, braquer en toute impunité. Toute cette fange confondue de sous- citoyens que je ne respecte pas, que j'emmerde
.
Tu te souviendras longtemps de la voiture que je venais d'acheter à ta mère entrain de brûler par des lâches qui accomplirent leur triste forfait en peline nuit loin des regards. Tu tremblais petit bonhomme de peur naturellement et il n'y avait personne à qui rendre les coups qui me perçaient l'estomac.
Tu en parles encore et toujours à mon grand désarroi et c'est un autre destin qui t'attend que cette mesquinerie, cette jalousie revendiquée, ces sentiments bas de minables.

Tu entendras des fumiers vouloir te culpabiliser d'être qui tu es, de ceux qui ne se remettent jamais en cause et qui accusent et je te protégerai de ces derniers, tu n'apprendras pas que tes arrières grand-parents sont des salauds parce que c'est faux et si l'école veut te l'instituer alors je te refuserai d'apprendre.


Sois doux et aimant, mon fils, mais n'oublie pas de te défendre, ne te laisse pas abuser ou dénigrer, personne n'a à te donner de leçons, à te manipuler, à t'enlever l'estime que tu mérites.

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