Pour Eric Zemmour.
Orage, ode des espoirs, ô vile liesse de mes mies . N'ai-je donc tant vécu que pour cette nymphe amie ?
L'orage est un moment de félicité. Les éclairs de ces cieux agacés déchargent par mimétisme l'électricité contenue en nous. La nature est Wagnérienne dans ces moments, élevée comme Goethe et Dante réunis. La morne contemplation est métamorphosée en féerie ces soirs où le monde se permet d'être grandiose.
Une grosse voiture emportée par une allure déraisonnable tremble dans le son saturé de La Chevauchée des Walkyries sous ce firmament qui se déchire. Cuivres, tambours et tonnerre s'harmonisent pour un duo entre génie et nature. Le souffle, la pluie agressifs sont des rythmes ajoutés, un tempo sur le tempo. La peur et la joie se marient pour le meilleur dans une exacerbation des sens consentie, le coeur éclate de bonheur. Il n'y a plus l'homme si banal, mais un D.ieu pour quelques minutes. Et quelles minutes ! Offensantes pour l'humilité, nécessaires à celui qui les vit. La solitude est dans ce moment un présent, ce spectacle ne se partage pas. La route coupant la forêt est ouverte à la mythologie immiscée dans le réel. La folie perce la raison pour le plus grand repos, contentement de cette dernière. Bientôt des créatures ailées vont jouer de leur harpe pour des seigneurs couronnés de lauriers, les centaures vont pourchasser les satyres, les maisons seront d'or, la femme dans toute sa magnificence va aimer. tout sera beau enfin.
L'existence a de ces moments merveilleux pour celui qui sait les prendre, les voir. Le plaisir de la condition humaine réside aussi dans la possibilité d'y échapper avec rareté.
lundi 20 juillet 2009
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