samedi 25 juillet 2009

Du particulier au général

Rabbin, New Jersey corruption. Islam, Martyre. Prêtre, pédophile. Athée, libéral libertaire. D'un fait divers, il est facile de faire du particulier une généralité. Or je le fais volontiers pour deux des quatre essentialisations-devinez lesquelles- Mais à ma décharge quand une série de faits divers devient si longue, nous glissons dans le général qui est facilement excusé par le particulier à l'inverse. Tout dans mon raisonnement ne touche donc pas à l'affectif qui régirait la pensée.

Défonce institutionalisée.

C'était samedi soir. Avec une petite amie, nous avons décidé d'aller manger un en-cas, de boire un verre au Touquet. Nous nous sommes garés en front de mer, le temps était doux, le ciel étoilé, le vent du large nous apportait les effluves des embruns. Nous ne cessions de rire dans l'insouciance de l'instant suite à une conversations burlesque sur nos amours mortes dans de drôles de circonstances. Nous avions envie d'être dans la foule, de voir du monde et la station balnéaire est le bon endroit pour cela en cette saison. La rue Saint Jean qui est l'artère principale répondit sans surprise à notre attente. Des jeunes, mais pas seulement vidaient des chopes de bières, des godets de whisky dans une ambiance festive. C'était faussement joyeux. Comme dans la plupart des lieux de fête, il régnait de la mélancolie, une tristesse sourde révélée par quelques regards, masquée par des rires faux, un paraître de décontraction. A chaque croisement, il y avait un car de CRS où des policiers inquiets s'étaient postés en faction devant les véhicules. Il ne me viendrait pas à l'idée d'être surpris qu'ils n'agissent pas pour la répression à l'ivresse sur la voie publique, il faut que jeunesse se fasse, mais il m'a semblé incongru par contre que ces gosses de riche se retrouvent chaperonnés par la police.

Un clandestin sur l'autoroute.

Je roulais sur l'A16 entre Calais et la frontière belge. Il a traversé avec une couverture sur la tête le regard vide comme hors de la réalité si je n'avais eu la possibilité de faire un écart il était mort, j'étais en prison. Ce jeune homme ayant grandi dans une civilisation avec d'autres repères n'avait même pas la conscience du danger que représentait son acte et ce n'est pas un cas isolé. Plus loin, j'ai croisé des groupes de ces populations clandestines toujours jeunes qui longeaient cette même autoroute avec toujours ces couvertures. Une fois revenu à Boulogne-Sur-Mer au cours d'un dîner, j'en ai parlé à des amis. Ils m'ont révélé de façon blasée que c'était habituel en ce lieu. Ils avaient déjà failli en shooter un, eux aussi. Ce serait donc devenu normal que des gens vivent hors des lois assurant la sérénité de la cité, leur propre sécurité. Mais jusqu'où notre pays a t-il décidé de régresser ?

lundi 20 juillet 2009

De la pensée.

La pensée est si dépendante de la physiologie. Ainsi pour bien réfléchir, il convient de faire l'amour, de bien se nourrir, d'avoir un toit, un territoire, de bien dormir. Le cerveau reptilien comblé, rassuré laisse la vacance au néo-cortex. Il reste certes la condition d'ascète, mais quel chemin long et douloureux pour une ataraxie somme tout incertaine.

Une réflexion gauche.

Le philosophe Marcel Gauchet a tendance à rissoler l'Histoire dans la psychanalyse, cette matière grasse de la pensée.

L'eau rage.

Pour Eric Zemmour.

Orage, ode des espoirs, ô vile liesse de mes mies . N'ai-je donc tant vécu que pour cette nymphe amie ?

L'orage est un moment de félicité. Les éclairs de ces cieux agacés déchargent par mimétisme l'électricité contenue en nous. La nature est Wagnérienne dans ces moments, élevée comme Goethe et Dante réunis. La morne contemplation est métamorphosée en féerie ces soirs où le monde se permet d'être grandiose.

Une grosse voiture emportée par une allure déraisonnable tremble dans le son saturé de La Chevauchée des Walkyries sous ce firmament qui se déchire. Cuivres, tambours et tonnerre s'harmonisent pour un duo entre génie et nature. Le souffle, la pluie agressifs sont des rythmes ajoutés, un tempo sur le tempo. La peur et la joie se marient pour le meilleur dans une exacerbation des sens consentie, le coeur éclate de bonheur. Il n'y a plus l'homme si banal, mais un D.ieu pour quelques minutes. Et quelles minutes ! Offensantes pour l'humilité, nécessaires à celui qui les vit. La solitude est dans ce moment un présent, ce spectacle ne se partage pas. La route coupant la forêt est ouverte à la mythologie immiscée dans le réel. La folie perce la raison pour le plus grand repos, contentement de cette dernière. Bientôt des créatures ailées vont jouer de leur harpe pour des seigneurs couronnés de lauriers, les centaures vont pourchasser les satyres, les maisons seront d'or, la femme dans toute sa magnificence va aimer. tout sera beau enfin.

L'existence a de ces moments merveilleux pour celui qui sait les prendre, les voir. Le plaisir de la condition humaine réside aussi dans la possibilité d'y échapper avec rareté.

Un écrivain.

J'ai discuté avec un des plus grands écrivains français aujourd'hui. Notre échange écrit m'a appris que voulant échapper à ma condition de type pauvre, j'étais devenu un pauvre type. Par pudeur, un personnage arrogant loin de qui je suis s'affiche pour masquer sa douleur et le masque finit par devenir le visage. La Comedia del Arte a remplacé La Comédie Humaine. Les méandres de la pensée sont des chemins bien sinueux ne nous conduisant pas forcément où nous avons décidé d'aller. En voulant éviter l'humiliation des fats, je ne serais pas loin d'en devenir un. Horreur !

Le plus grand journaliste français m'a envoyé un mail des plus sympathiques de son lieu de vacances ce matin qui a rendu mon égarement plus évident encore. Je fus un temps plus flatté de la notoriété de ce digne monsieur que de la sympathie qu'il éprouve pour ma personne. Je m'éloigne de l'essentiel en ce moment

De l'humilité me fut conseillée, alors oui, vite, un peu d'humilité !


La misère, la soif de reconnaissance bondissent sur le moindre compliment des quelques personnes de talent que j'ai la chance de connaître(en fait tous ceux qui comptent à mes yeux, excepté Finkiekraut qui reste l'ami d'amis) pour se muer en onirisme, mégalomanie. Il me faudrait apprendre à vivre l'unique bonheur d'écrire en oubliant un espoir de fortune, de célébrité.

L'écume.

Deux fois le jour, deux fois la nuit, la blanche écume arrache inlassablement le varech noir des côtes françaises pour l'emmener au large.

lundi 13 juillet 2009

Ma curée chez les nudistes

- A poil pour être plus proche de la nature, de l'animal qui est en nous, pourquoi pas ? Mais sous la douche, sous son solarium, dans un lit ou chez le médecin.

- Pourquoi donc rétrograde Lefebvre moisi ?

- Parce que si l'Homme retourne à son règne bestial, primitif, il va comme ses cousins mammifères ou corses se remettre à copuler avec sa mère et ses enfants, redevenir anthropophage comme JoeyStarr ou quelques amazoniens égarés loin des Mac-Donald.
Vous inviteriez votre cousin Lyonnais en vacances sachant qu'il vivrait nu, ferait l'amour à maman et au petit cadet, qu'il tenterait de vous changer en brochettes ?
Moi pas.

La pudeur mentionnée de nos jours comme l'archétype réactionnaire est au contraire un progrès. Le tissu ne protège pas que du froid, il nous préserve de la non-civilisation.

Et puis, une dame qui rougit, que l'on dénude jour après jour en gagnant son estime, dont vous êtes le seul à connaître l'intimité, avec qui vous allez vieillir doucement, mais certainement n'est-elle pas autrement attrayante que Paméla Anderson, Paris Hilton ou Carla-Bruni Sarkozy ?
Tout notre civilation repose sur cette cruciale pruderie, prud'homie.

- Non, Tarik Ramadan, pas la burka en France, ne recommencez pas à vous engouffrer dans la moindre faille. Incorrigible, celui-ci !

dimanche 12 juillet 2009

La rente féminine.

La femme ou un nombre conséquent d'entre elles a remplacé la dot du parti choisi par papa par le divorce. Il n'est pas rare que le père soit ravi pour sa pute de fille qui a divorcé trois fois pour s'enrichir presqu'autant que ses avocats. Il dit qu'elle est libre et indépendante, mais en réalité, sa joie est de ne plus avoir à l'imaginer entrain de baiser avec son gendre.

vendredi 10 juillet 2009

L'aigle gris

L'oiseau est devenu vieux, son souvenir devient lointain. Je n'ai plus peur de l'aigle Barbara. Je l'ai tant blessé qu'il est parti faire son nid loin, très loin. Ses plumes ensanglantées ne pourront plus jamais le faire planer en circonvolution. Son bec émoussé ne caressera plus de joues, son cou est tordu par une camisole, celle de l'angoisse. J'ai suffisamment tué le prédateur pour qu'il ne chasse plus, je l'ai laissé suffisamment en vie pour qu'il souffre, que je ne sois dans une cage d'acier et plus maintenant dans une prison mentale. La liberté est rude, soudaine, il reste à la domestiquer. La haine est redescendue, assez pour ne plus avoir peur de la colère, de devenir un meurtrier, un fou. Je peux vivre enfin !

vendredi 3 juillet 2009

Le clown se meurt !

La chanson de Giovani Esposito est disponible sur you tube :

http://www.youtube.com/watch?v=SdY_Azbxp0o

Mourir sur scène, la pire des horreurs pour celui qui n'a plus peur de la mort, mais toujours autant du ridicule qu'imposera l'agonie. Dalida le voulait, Molière l'a presque fait. Mais qui, sans se mentir, peut croire à un happy- end ?

Je veux finir caché loin de la peine que pourraient ressentir mes proches en me voyant quitter le vie, sans plaintes, soutiens de mange-morts professionnalisés, ne pas être pitoyable devant un tiers par la souffrance et une peur réflexe.

Aufhebung

Ce terme -que nous retrouvons dans le mouvement dialectique chez Hegel(de con)-exprime le passage d'un état à un autre. Ainsi la pousse devient arbre en se faisant tel conserve de son état originel tout en se métarmophosant. Appliquons ce concept philosophique à la sociologie. Nous avons eu une société soixante-huitarde qui pour grandir à eu la bataille générationnelle classique. Le vieux est un con, je prends sa place. En la prenant, l'aufhebung s'est opéré, le successeur a pris le fauteuil pour assurer une pérénité, il y a imposé sa personnalité pour le changement. Et depuis ?
Depuis, l'Homme vit plus longtemps et plus en forme ce qui lui donne les moyens de conserver le pouvoir. Mais aussi, égocentré dans le libertarisme jeuniste, sa progéniture n'est pas sa préoccupation. Et pour en finir avec lui, il a sympathisé avec celui qu'il devait éduquer pour ne pas avoir à passer le témoin.
J'aime pour définir cette absence d'aufhebung très contemporaine me servir d'une machine à café. Prenons un percolateur, c'est le plein d'eau qui stoppe la processus, le café est servi, il peut se boire. Ici, le percolateur est détraqué et l'eau alors que la tasse déborde depuis longtemps continue de jaillir, le café trop dilué n'a plus d'arôme et nous ne pouvons toujours pas le consommer puisque le jet bouillant nous en empêche.
S'il y avait une révolution possible, elle consisterait à enlever la prise, non à oter la tasse.

L'hachis de cheval !

Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère faisait chaque soir une soupe. Elle y ajoutait deux fois la semaine de la viande de cheval hachée pour nous fortifier, paraît-il, qui ajoutait du goût, de l'épaisseur, de la protéine à ce savant mélange de légumes, de viandox, de gruyère fraîchement râpé.

Hier, je me suis préparé un plat à base de pommes de terre, d'oignon, d'hachis de cheval, de persil rissolés.

Ce qui faisait partie de la normalité depuis des siècles, aujourd'hui est sujet à la prudence. Il existe, en effet, une association qui lutte à mort contre les mangeurs de cheval par culpabilisation, sentimentalisme mal-placé vis-à-vis d'une espèce omnivore.

Pourquoi pas le boeuf ?

Imaginons un procès au tribunal moderne :

Lefebvre, nous vous condamnons à 20 000 euros d'amendes, autant en dommages et intérêts au bénéfice de l'association "les chevaux en péril", à six mois de prison avec sursis. Vous effectuerez en plus, un travail d'intérêt général en broutant la pelouse du parvis de la mairie, la tondeuse à gazon n'étant pas écologique.

L'UERSS

Y avait-il à l'ère soviétique de faux débats où les participants étaient d'accord sur tout au nom de la liberté ?

Je le crois volontiers. Oui la liberté était scandée aussi fortement que sur France 2, TF1 ou le Monde.

Existait-il une parole du peuple déniée en son nom ?

C'est une évidence que Prague a fait parler.

On me rétorquera qu'il n'y a pas de goulags, de chars russes. Mais les procès staliniens sont là par voie associative et droits de l'Homme mijotés à la sauce partiale. On ne vous tue pas. Juste, si vous êtes hors système, vous voilà coupé de la pensée imposée, c'est le rejet, le vide, l'inexistence. Le dissident meurt ruiné par les procès, insulté, humilié, mis à l'index au nom du Bien et jeté dans l'oubli et la déchéance.

Quel bureau politique avait eu l'ignominie de substituer des peuples, de terrasser des cultures à si grande échelle ? Il y a une volonté évidente dans cette Union Européenne d'en finir avec la vieille muse, de clore son Histoire, son catholicisme, de lui enlever toute identité. Alexandre le grand, les colonies occidentales laissaient les peuples être, se gérer, nous vivons aujourd'hui une destruction administrée caché par un fond qui serait humaniste proche de la défunte URSS avec les miasmes du libéralisme désidentificateur.

De citoyen à prospect, l'européen toutes classes socioprofessionnelles confondues s'il n'est pas fonctionnaire de Bruxelles aura bientôt la dhimmitude des colons musulmans et la servitude à l'hyper-classe démocratique esclavagiste comme quotidien.

Européens de tous pays inclus, unissez-vous !

mercredi 1 juillet 2009

L'amour discourtois

Si le sentiment que l'on ressent en étant épris n'était une déchéance, une chute de nos facultés, il ne serait pas formulé : tomber amoureux. Car ce verbe ne put être choisi à l'emporte-pièce, avoir perduré si longtemps sur une mauvaise formule, un choix hasardeux. Heureux, nous étions enfants lorsque l'autre sexe nous était étranger, où nos pulsions, nos désirs étaient absents. La lucidité ne nous quittait pour des cheveux frisés décoiffés au petit matin, des yeux bleus d'une fausse naïveté, des seins arrogants, des hanches qui accueillent, un sourire devenu indispensable. Nous étions libres, nous étions grands avant de tomber.